C’était un temps où la mer chantait. Une ferveur venue du fond des cœurs et fomentée par des esprits conscients. Une lutte acharnée contre la mort, l’inexistence, l’uniformité, l’absence d’avenir. Pour qu’il y ait un avenir, encore faut il encore exister. Fini tout ça ! Plus personne ne demande l’effort pour survivre mais pour le loisir ! Oh oui, le travail qu’il est important d’en avoir. La valeur du travail a perdu sa notion de formation de l’esprit. Aujourd’hui le travail est mécanique dans le but premier, avant tout d’avoir de l’argent pour vivre, et si possible pour ses loisirs. Regardez ces Indiens haut perchés dans la montagne chilienne de la cordillère des Andes, regardez-les ébahis et envieux devant une télévision ! Et ils voient l’abondance des biens qu’ils ont tant de mal à se procurer, l’abondance de services auxiliaires à la survie, pour se détendre. Une sorte de monde imaginaire où la vie ne serait plus une lutte mais une fête. Cependant c’en est véritablement devenue une mais à quel point ! Au point que les valeurs de l’esprit sont devenus la fête, le loisir, le festif ! Allez voilà qu’on amène la plage à Paris ! Pour votre plus grand plaisir car c’est la fête ! Finie la ville moribonde, agressive. Il faut avancer, se dépasser et proposer du festif ! La solution pour ressusciter, renaître de ses cendres , adoucir un environnement oppressant ? Ne cherchez plus nous avons trouvé ! Des parasols, un peu de sable, des cornets et des décibels de joie et le tour est joué ! N’oubliez pas que vous devez oublié le monde réel ! Détendez-vous ! Non mais c’est vrai comment ca les politiques sont en pannes d’idées pour répondre aux incertitudes ? Au contraire, ils sont plus que jamais présent, assisté par ce merveilleux système économique qu’est le nôtre, prêt à se plier en quatre pour chacun de nos désirs de loisirs. Encore plus de loisir, on en veut encore ! Vous savez au fond je ne travaille que pour avoir du temps de loisir. Du temps à moi. Que je remplirai.., et bien ma foi en profitant de ne pas travailler ! Je ne serai pas productif ! Ah bon ? Le secteur tertiaire n’est-il pas le premier demandeur de travail en France ? Le temps de loisir, de liberté que tous demande, ne sera rempli que par une demande de production. Croyez-vous que le temps de loisir est de plus en plus investi dans la réflexion, la connaissance de soi et des autres ? On pourrait plutôt avoir tendance à dire qu’il s’investit dans la connaissance du produit, de l’homogénéité, de la satisfaction matérielle. Ah mais non pardon c’est un vecteur de contact humain…Bonjour cher monsieur ! Quelle belle veste dites-moi ! Mais imaginez-vous avec cette montre ! Vous seriez splendide ! –Non, merci ca va aller.- Mais si tenez essayez !- Ah effectivement. L’affection du marketing dans nos sociétés actuelles traduisent bien l’évolution des comportements humains qui deviennent de plus en plus mécanique. La technique au service de la servitude de l’homme. Allons donc, vive l’ordre, plus aucun désordre véritable. Pour s’admettre qu’on est encore vivant, on nous a trouvé un ennemi absolu implacable, comme le FN, le racisme etc. Plus besoin d’explications, le on-dit suffit, n’allez pas tomber dans la critique, la plupart n’ont plus les armes pour la lire, alors c’est l’incompréhension et le rejet.
A la tienne,à la pensée unique du bien , à votre chute.

" Le post-humain est quelqu’un qui se croit libéré des dettes que ses ancêtres pouvaient avoir envers le passé et qui file sur ses rollers à travers un réel dont la réalité ressemble à du carton-pâte. Il est désinhibé à mort, il fait la fête mais il ne rit pas parce qu’il est plus ou moins retombé en enfance et que le rire suppose un fond d’incertitude dont l’enfant à horreur . "
P. Muray.

" Mais vous ne triompherez pas (...). Craignez le courroux de l'homme en bermuda ! Craignez la colère du consommateur, du voyageur, du touriste, du vacancier descendant de son camping-car ! (...) Nous nous battrons. Et nous vaincrons. Bien évidemment. Parce que nous sommes les plus morts."
Chers Jihadistes...